Championnat du monde
Fabrice Moreau et Adrien Hardy avec les meilleurs mondiaux
Déçu par sa septième place l’an dernier aux championnats du monde, le
Chalonnais Fabrice Moreau veut rectifier le tir et décrocher une médaille en
Slovénie. Coûte que coûte.
A 33 ans, Fabrice Moreau a passé l’âge. Passé l’âge de se séparer, un mois
durant, de sa femme et de ses trois enfants pour des clopinettes.
Le Chalonnais, en stage terminal avec l’équipe de France depuis quatre semaines
sur le Lac de Vouglans (Jura), veut mettre à profit ces jours de dur labeur
pour décrocher un podium aux prochains championnats du monde en Slovénie. «
Quand je viens m’entraîner ici c’est toujours en pensant à une médaille, confie-
t-il de sa voix calme et posée. C’est tellement de sacrifices. »
Alors Moreau ne compte pas les litres de sueur déversés dans sa coque et donne
tout ce qu’il a dans le ventre. Il connaît trop l’importance de ce stage
terminal pour bâcler les entraînements. « Depuis treize ans que je suis en
équipe de France, j’ai toujours achevé ce stage en étant plus fort que sur les
étapes de Coupe du monde » explique-t-il. Et 2011 ne dérogera pas à la règle :
Moreau et son équipage du quatre de pointe poids léger (Ndlr : Moutton, Raineau,
Solforosi) sont aujourd’hui affûtés et confiants. Assez pour atteindre leur
objectif ? « On est revenu à notre niveau, voire davantage, dit-il en préambule.
Notre deuxième place en Coupe du monde à Munich n’était pas un accident.
Aujourd’hui, on a les moyens de bien figurer en finale des Mondiaux même si
notre catégorie est très dense. »
Fabrice Moreau n’oublie pas non plus que l’an dernier en Nouvelle-Zélande, il
avait loupé le coche en n’accédant pas à la finale pour 30 misérables centièmes.
À un an des JO, le rameur chalonnais n’ose imaginer un tel scénario. Pas
question donc de se contenter d’une place d’honneur. Moreau a passé l’âge. Qui
plus est avant une échéance olympique à laquelle il n’a encore jamais goûté.
Fabrice Moreau, ici au premier plan avec son équipage du quatre de pointe poids
léger, veut frapper fort lors des prochains mondiaux. Photo Richard Montavon
Le chalonnais Adrien Hardy va participer à son 10eme championnat du monde.
Ce sera néanmoins sa toute première participation sur le huit de pointe avec
barreur.
A 33 ans, Adrien Hardy possède l’un des plus beaux palmarès de l’aviron
français : multiple champion de France, d’Europe et du monde dans différentes
épreuves, sans oublier le titre olympique en 2004 à Athènes en deux de couple
au côté de Sébastien Vieilledent. Il reste néanmoins une couronne que le
Chalonnais n’a pas dans son escarcelle : l’or mondial en huit de pointe avec
barreur. « L’anomalie » pourrait être corrigée rapidement à Bled…
« Après avoir tout connu en deux de couple, j’ai subi la forte concurrence
française dans cette épreuve » reconnaît le médaillé d’or olympique de 2004. «
J’ai perdu un peu de motivation et je me suis donc tourné vers le huit de
pointe avec barreur courant 2007. » Même si la gestuelle est bien différente
entre la couple (deux avirons par rameur) et la pointe (un aviron par rameur),
Adrien Hardy réussit à remporter le titre européen en 2008 à Schinias en Grèce.
Construire une performance
La soixantaine de rameurs du collectif France d’aviron s’entraînent depuis un
mois au Centre sportif de Bellecin (Jura). Adrien met en avant la qualité des
infrastructures. « Le lac de Vouglans est un lieu extraordinaire pour
s’entraîner. Tout est à disposition pour que les athlètes construisent leur
performance. »
Deux entraînements sont prévus par jour. À 6 h 30, les rameurs font 30 minutes
de vélo ou de footing avant d’aller ramer 20 km. L’après-midi débute par 1 h 30
de musculation suivi par 20 autres km sur l’eau. « Il faut au moins ça pour
espérer être performant en Slovénie »
vPour ces championnats du monde, le Chalonnais vise tout d’abord la
qualification pour les Jeux Olympiques de Londres. « Le minimum sera de
terminer dans les sept premiers pour aller aux Jeux. Après, nous allons tout
faire pour ramener une médaille, la plus belle possible bien entendu. »
Reconversion
Adrien Hardy sait néanmoins que le site de Bled peut être capricieux. « Nous
avons disputé une manche de coupe du monde là-bas en mai 2010. Pendant trois
jours, le vent nous a posé des problèmes. On préfère tous quand le vent est
favorable. Quoiqu’il arrive, il faudra faire avec ce que la météo nous offrira.
»
À 33 ans, le Chalonnais vit ses dernières années d’aviron à haut niveau. «
Certains athlètes continuent de pratiquer jusqu’à 40 ans. Moi, je pense arrêter
après les Jeux Olympiques de 2012. » La reconversion des sportifs est souvent
compliquée mais Adrien a déjà une petite idée concernant son futur, lui qui
travaille comme technicien à EDF. « Je n’ai pas envie de faire partie de
l’encadrement fédéral mais j’aimerai rester dans le monde de l’aviron. De plus,
je me sens bien à Chalon. J’ai envie de rester dans cette ville. »
vL’équipe de France part ce matin à 10 heures pour la Slovénie. L’arrivée à Bled
est prévue pour 19 heures. Le huit de pointe avec barreur débute les
qualifications dimanche. La finale, elle, est programmée jeudi 1 er septembre.
En espérant qu’Adrien Hardy et ses coéquipiers en feront partie…
Adrien Hardy (au centre, avec les lunettes blanches) aborde ces championnats confiant.
Publié par le JSL le 24 et 25 août 2011
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