Adrien Hardy vise toujours les JO de Londres« J’ai trouvé mon projet »Abattu au sortir des Mondiaux de Bled, Adrien Hardy a retrouvé le moral mais surtout un bateau, le quatre de couple, qui doit le conduire jusqu’aux JO de Londres.Adrien, on imagine que votre raté collectif dans le huit avec barreur aux récents Mondiaux de Bled a dû vous décevoir grandement. Quelle était la nature réelle de votre sentiment ? « Évidemment, j’ai ressenti une grosse déception mais surtout une terrible frustration car on est passé à côté de nos courses. On avait pourtant fait du bon boulot mais une fois sur place, on avait l’impression d’avoir oublié toutes nos gammes. » Concrètement, pourquoi avez-vous fini sixième de la finale B ? « C’est difficile de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Quand on ramait à l’entraînement, on faisait tous le même geste. Mais avec la pression de la compétition on a perdu toute notre harmonie. Et ce, malgré notre volonté de bien faire. » Avec ce loupé, c’est aussi la qualification directe pour les JO qui s’est envolée. « Effectivement. Mais au-delà de ça, les championnats du monde Bled auront été un très mauvais tir groupé de l’équipe de France, puisque trois bateaux seulement se sont qualifiés pour les Jeux. (Ndlr : deux de couple, quatre poids léger, deux de couple poids léger). » Vous avez toujours affirmé que Londres serait votre dernier challenge. Qu’allez-vous faire désormais ? « Je me suis posé la question en rentrant et je me suis vite aperçu que j’avais trois possibilités devant moi. D’abord, continuer avec Sébastien Lenté mon partenaire du deux sans barreur. Ensuite, arrêter parce qu’il était peut- être temps. Enfin, trouver un autre challenge. Et là, Jean-Raymond Peltier ( Ndlr : directeur des équipes de France) m’a appelé pour me proposer d’intégrer le quatre de couple car il avait besoin d’expérience dans ce bateau. J’ai aimé son discours. Il m’a également affirmé qu’il allait choisir Sébastien Vieilledent comme entraîneur. Sans Sébastien — avec qui il a décroché l’or olympique en 2004 à Athènes — je n’y serais pas allé. Il me fallait un projet, j’ai cherché et j’ai trouvé. » Avez-vous eu des difficultés à vous décider ? « Oui, cette décision m’a pris du temps car je voulais être sûr du projet. Et puis, ça me faisait mal d’abandonner Sébastien Lenté. » La possibilité d’arrêter votre carrière plus tôt que prévu vous a donc titillé l’esprit, n’est-ce pas ? « Oui, je me suis demandé si je n’insistais pas un peu trop. Cela a été une vraie réflexion. J’avais mis des billes dans le huit mais malheureusement, je n’ai pas été récompensé. » Maintenant que vous avez un nouveau challenge, vous devez aller chercher votre qualification olympique à Lucerne en mai prochain. Est-ce jouable ? « On connaît la règle, il n’y aura que deux places qualificatives. Il ne faudra donc pas se louper. Ce sera à la vie à la mort. Ça me dira si je peux prolonger ma carrière de quelques mois supplémentaires ou non. La course de la Coupe du monde de Lucerne ne sera réservée qu’aux bateaux non qualifiés pour les JO. »
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