La nouvelle vie d'Adrien Hardy
Nouveau bateau, nouveau coéquipier, tout est nouveau cette saison pour Adrien Hardy.
Passé du secteur couple à la pointe durant l’hiver, le double champion du
Monde a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière. Un choix qu’il
assume en conscience.
Tournant. En passant du secteur couple au secteur pointe, Adrien Hardy donne
une nouvelle orientation à sa carrière. Stage. Il est actuellement en stage
avec l’équipe de France à Aiguebelette où les bateaux tricolores sont mis en
concurrence.
A bientôt 32 ans, Adrien Hardy veut encore croire que le temps travaille pour
lui. La preuve. Frustré par une saison 2009 sans grand relief, sorti d’une
médaille de bronze avec le huit tricolore au championnat d’Europe à Brest
Litovsk (Biélorussie), le champion olympique 2004 n’a pas hésité à se remettre
en cause et à donner un virage radical à sa carrière.
« Je n’arrivais pas à m’intégrer au nouveau projet 2010-2011 du secteur couple
» explique le Chalonnais, qui a mal vécu l’échec (5 e) du quatre qu’il
composait avec Jean-Baptiste Macquet, Jonathan Coeffic et Pierre-Jean Peltier
au dernier championnat du Monde à Poznan. « C’est pourquoi, quitte à repartir
de zéro, je préférais me remobiliser sur un autre projet, car je sais au fond
de moi que l’envie et la motivation sont toujours là ».
Après avoir construit toute sa carrière et son palmarès - un titre olympique,
deux autres de champion du Monde - en couple, c’est ainsi qu’il a décidé
d’intégrer le secteur pointe. Un nouveau départ et surtout une remise en cause
radicale puisque, en intégrant un nouveau bateau, avec un nouveau coéquipier (
le Saint-Quentinois Sébastien Lente), il a dû acquérir un nouveau geste,
assimiler une nouvelle technique et surtout une nouvelle façon de ramer.
Premier objectif atteint
Malgré un début de saison rendu encore plus laborieux par une tendinite au
poignet droit qui a retardé les réglages de son nouveau bateau, il ne regrette
pas cette nouvelle orientation donnée à sa carrière. « En couple, explique-t-il,
j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de la question. J’étais enfermé dans
des automatismes qui ne me faisaient plus progresser. Le fait de repartir de
zéro ou presque m’a complètement régénéré ».
Grâce à une grosse quinzaine de travail, juste avant les championnats de France
, lui et son nouvel équipier ont atteint le premier objectif qu’ils s’étaient
fixés. « L’important c’était de terminer parmi les trois premiers pour être
retenus en sélection ».
Troisièmes à Cazaubon,, Adrien Hardy et Sébastien Lente ont eu l’occasion
depuis de mesurer lors de la 1 re manche de la Coupe du monde à Bled (Slovénie)
tout le chemin qu’il leur restait à parcourir. « On a encore tout à construire
ensemble » souffle le Chalonnais, conscient que le temps travaille pour lui et
son nouveau coéquipier. Ça tombe bien. Les championnats du monde, à Karapiro en
Nouvelle-Zélande, n’auront pas lieu cette année avant le mois de septembre. De
quoi voir venir et laisser le temps au temps.
P. Desbois
Samedi 12 juin 2010
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